les aventures d'élo

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Par e_vandenhende ELODIE VAN DEN HENDE
4 juin · 3 mn à lire
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la dernière semaine en Inde, le retour en France - être heureux n'importe où.

4ème et dernier compte rendu d'un voyage physique et spirituel en Inde.

09 :34 - 23rd April 23

 

 Je me sens tellement bien ici. J’ai la sensation que je suis au bon endroit au bon moment. Je vis le présent. J’adore mes routines : les salutations au soleil, les cleansings, le réveil et le coucher tôt, la nourriture végétarienne, ne pas boire d’alcool, … Je me sens saine, de l’intérieur et de l’extérieur. 

En venant ici, j’ai voulu apprendre sur le yoga, j’ai voulu apprendre sur la culture indienne et sur moi-même. Ici, plus j’apprends, plus je me rends compte que je ne sais pas grand-chose, face à tout ce qu’il y a à savoir.

Je sais que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. « The more you know, the more you know you don’t know.»* (le plus tu sais, le plus tu sais que tu ne sais pas.) Mais, j’adore ce chemin. La destination m’importe, mais bien moins que la route pour y accéder.

 

19 :26 - 26th April 23 

Pression du retour. Je reçois beaucoup de messages « tu as l’air heureuse et épanouie, hâte de voir ton changement à ton retour » « t’as l’air changé, hâte de découvrir ça ! » « tu es en paix et heureuse ? »

Les gens pensent sûrement que tu as bu de la potion magique indienne et que tu vas rentrer changée, illuminée, tel le messie. 

Mais, être heureux, s’aimer, savoir qui on est réellement : c’est un travail de tous les jours. Il faut tout de même beaucoup d’énergie, de discipline et de détermination pour être le CEO de sa propre vie. Nous sommes comme des machines. On ne démarre pas une machine d’un coup, on la préchauffe. Comme les bébés, on tombe plusieurs fois, et on tente plusieurs fois différentes techniques avant de marcher. 

 

10:47 - 28th April 23

J’en ai rêvé depuis des années. Aujourd'hui, je suis certifiée professeure de yoga. 

J'ai appris beaucoup de choses sur le yoga, mais aussi sur la vie et en particulier sur moi-même. J'ai beaucoup transpiré. J'ai beaucoup réfléchi. J'ai beaucoup pleuré. J'ai appris à dire au revoir à beaucoup de choses et bonjour à d'autres. J'ai appris à m'aimer, quoi qu'il arrive. Je suis tellement reconnaissante de la vie. Je suis tellement reconnaissante des merveilleux professeurs et de toutes les personnes que j'ai rencontrées ici. 

Je vous remercie pour tout - vous m'avez partagé bien tellement de choses, et bien plus que ce que j'attendais. 

  

05 :32 - 29th April 23

Je réemprunte la même route qu’à l’aller, jusque Delhi. 

J’ai beaucoup pensé à décaler mon billet pour rester un peu plus longtemps, afin de découvrir ce pays que j’aime tant, un peu plus. Mais, ici, j’ai appris à être raisonnable, à accepter les choses comme elles sont. Et à se contenter de ce qu’on a. Les choses avaient été prévues comme cela, j’avais prévu cela. Je reviendrai, j’en suis sure. Pour le moment, je dois rentrer. Je dois partager cela. J’ai la sensation, comme un devoir, que cette lumière, que j’ai trouvée ici, ces clefs, je peux les offrir à ceux qui le souhaitent. Et, il me semble que, nous, occidentaux, nous sommes beaucoup à en avoir besoin en ce moment. 

Malgré cette intuition et cette conscience, je ne peux retenir mes larmes dans ce taxi de retour. 

J’écris mon sentiment à mon ami, Nitesh sur Whatsapp : 

« I was so happy there … I don’t want to leave. » (J’étais tellement heureuse ici … Je ne veux pas partir)

« You are a beautiful soul. You can be happy anywhere. » (tu es une belle âme. Tu peux être heureuse n’importe où.)

Il a raison. J’ai appris à être heureuse ici. Mais ce n’est pas un lieu qui nous rend heureux, c’est nous même. Être heureux c’est la manière dont on se construit, ce qu’on a en nous. C’est comment on est à l’intérieur de nous.

 

Le soleil se lève. Cette lumière indienne est indescriptible. Elle restera en moi.

J’en ai parcouru du chemin quand je pense à celle qui est arrivée le 3 avril – aujourd’hui, je suis pleine d’amour pour moi, de gratitude, de compassion et de fierté.

 

15 :34 - 5th April 23

Je suis rentrée il y a quelques jours. Ce n’est pas facile. Je le savais, mais pas à ce point. 

Je ressens un profond vide en moi. Certain l’appelle le syndrome de l’Inde. Certains l’ont là-bas, d’autres au retour. Ce qui marque en Inde, en plus des sens qui sont constamment en éveil (avec la lumière, les couleurs, le bruit, les saveurs), ce sont les gens. Ces gens n’ont rien, et donnent tout, par leurs gentillesses, leurs réflexions, leurs sourires, …

 

Socialement, je n’y arrive pas. Je suis épuisée : physiquement et mentalement. Je ne fais que dormir. 

J’ai la sensation d’être en observation, comme un extraterrestre qui arriverait sur terre. Je ne dis rien, je remarque tout : cette communication violente, cette négativité, ce râlement constant, ces jugements permanents, ces mauvaises habitudes, qu’on a, culturellement, nous, les Français.

Des discussions banales me semblent être des combats : 

-       « Tu ne trouves pas que j’ai des gros bras ? »  entre copines. 

-       « Fais chier ce temps de merde en plein mois de mai ». 

-       « Ça me saoule c’est moi qui fais toutes les tâches ménagères. »

-       « Tous des connards. »

-        L’emploi du mot « malheureux » pour dire « pauvre ».

J’en passe… Tout me choque. J’essaie d’expliquer mes nouveaux points de vue avec le sourire et le calme qui s’est installée en moi. Après tout, moi aussi je me suis comportée comme cela. 

 

 

Je me suis réhabituée à la vie ici. Malheureusement et heureusement. J’ai gardé les principaux enseignements. Je garde mes routines au maximum, malgré ma vie de nomade. Mais j’ai repris plaisir socialement, j’ai repris le goût des choses que j’aime en France. J’ai trouvé l’équilibre dans le déséquilibre. 

 

Ça demande beaucoup d’énergie, ici, de garder ses barrières, afin de garder sa lumière … pour cela je garde des choses que j’ai apprises là-bas : je garde une routine, où que je sois : me lever tôt ; faire des asanas, de la méditation et/ou du pranayama au réveil, avant de commencer quoique ce soit ; jeuner un jour par semaine ; essayer de prendre du recul sur chaque situation afin de se recentrer ; essayer d’être positive ; considérer la pluie et les nuages comme la cicatrisation ; accepter ce que je ne contrôle pas ; exprimer ma gratitude ; voir le beau partout, … 

 

C’est un long chemin qui nécessite de la patience, de l’engagement. Un chemin qui nécessite de questionner ce qu’on sait pour réapprendre, tout et tout le temps. Alors non, je n’ai pas eu d’illumination. En revanche je connais le chemin. On m’a donné les clefs des portes du bonheur en Inde. Aujourd’hui, je dois ouvrir ces portes une par une ; et j’espère, à mon tour, donner ces clefs autour de moi. 

 

LOVE & bye. 

 

élo.

 

As-tu des questions ? Des choses que tu aimerais que j’approfondisse ? Écris-moi !