la deuxième semaine - l'amour en soi.

3ème compte rendu d'un voyage physique et spirituel en Inde.

les aventures d'élo
4 min ⋅ 17/05/2023

09 :17 – 13th April 23

 

Malgré notre expérience immersive dans la spiritualité. Les conversations finissent souvent par des conversations de cœur. Comme si, seule la compréhension amoureuse de l’autre pouvait rassembler des cultures tellement différentes. 

Je remarque que les gens ont une facilité à se confier à moi, surtout sur ces sujets amoureux. Pourquoi ? Ma sensibilité est-elle visible aux yeux de tous ? Est-elle une force ou une faiblesse ? Pourquoi j’essaie de la cacher ? 

 

C’est en cours de Kundalini que je comprends. Gestes associés aux respirations, le prof nous propose d’imaginer une petite bulle, dans laquelle on place quelque chose de difficile, un souvenir, une période, une personne, quelque chose de toxique en nous, une chose dont on veut se séparer. Les yeux clos, l’image mentale de cette bulle est à repousser gentiment, avec ses deux mains, avec son souffle. Elle s’éloigne, sans pression, avec indulgence, doucement, de plus en plus loin, jusqu’à la faire totalement disparaître. 

« Laisse partir certaines choses, fais de l’espace, pour trouver l’amour en toi. » Je me rends compte, à ce moment-là, que je ne m’aime pas. Je suis en recherche constante d’amour, d’acceptation de l’autre, des autres. 

 

En yoga, on dit que les larmes purifient l’âme. Comme l’urine, les excréments, les menstruations, il faut faire sortir ce qui doit sortir. Comme la fleur de lotus, les racines se trouvent souvent dans la vase, il faut aller nettoyer tout cela pour la cueillir. Il semblerait que j’ai beaucoup plus de vases que je ne le pensais. 

Rajesh, mon professeur de Kundalini, est venu me voir à la fin du cours, dans l’une de mes plus grosses crises de sanglots. Il m’a suggéré de prendre soin de moi, de la manière dont je l’entendais. 

En effet, ces pleurs traduisaient une prise de conscience ce jour-là : je m’étais détesté, maltraitée. 

Puisque tout est reflet de soi-même comment pouvais-je attendre de me faire respecter si moi-même, je ne me respectais pas ? Comment ne pas être victime de mensonges si tu te mens à toi-même ? Comment ne pas se faire tromper si toi-même, tu te trompes ? Comment être belle si tu ne te trouves pas belle ?

 

11 :06 – 17th April 23 

 

Depuis petit, on apprend à aimer les autres, et s’aimer soi-même est mal vu. 

Il faut tout déconstruire : ce qu’on a appris, ce qu’on pense, ce qu’on pense de soi, ce qu’on pense des autres, ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Il faut retrouver l’enfant qui est en soi. Il faut savoir dire au revoir pour pouvoir dire bonjour. Tout ce que j’avais vécu et obtenu jusque-là, mes réussites professionnelles, personnelles, sportives, mon réseau, mes diplômes, mes frimes de jeune femme sûre d’elle, n’avaient plus aucune importance. Je me suis sentie très loin de tout ce qui donnait sens à ma vie. Quelle sensation éprouvante, une claque très forte au niveau de l’ego.

 

Toute ma vie, malgré ce que je pensais, j’ai été en demande constante de reconnaissance, d’amour, de quelque chose qui me manquait envers moi-même. Les autres étaient responsables de mon bonheur et de mon malheur. C’est difficile d’accepter sa culpabilité. On blâme souvent les autres alors que c’est nous-mêmes qui choisissons : tout et toujours. Tu es ton propre père, tu es ta propre mère, ton propre professeur, ton propre guru, ta propre âme sœur. Ça peut sembler déprimant, dans un premier temps. Moi-même, j’ai mis du temps à accepter cela. Mais finalement, c’est très rassurant et productif d’essayer d’arrêter d’attendre des autres, ce qu’on peut trouver en soi. C’est finalement de cette manière qu’on est capable de véritablement « aimer ».

 

C’est difficile de trouver l’équilibre entre notre culpabilité et notre indulgence. Chez moi ça s’est traduit comme une image. Les yeux fermés, j’imagine que l’ancienne moi et la nouvelle moi se tiennent la main. J’ai décidé d’être aussi indulgente avec moi-même, que je le suis avec les autres. J’ai décidé que le temps était le mien. J’ai décidé que je n’avais pas envie de tirer sur mon pansement, que le pansement tomberait naturellement avec un peu d’eau et de temps : un jour il ne collera tout simplement plus à ma peau. L’ancienne moi est effondrée, la nouvelle moi la console. Je me rends compte que je suis en train de m’enlacer, moi-même, pour la première fois de ma vie. 

Je n’ai pas dit aurevoir à l’ancienne moi. Elle fait partie de moi, de ce que je suis. La dualité en nous fait notre unité, notre différence, elle fait ce que nous sommes.

 

La différence entre la religion et la spiritualité, c’est qu’avec la religion on croit en quelque chose ; avec la spiritualité, on croit en nous. Le divin est dans chacun d’entre nous. C’est l’amour en soi qui crée la foi et inversement. Dans ce sens, seul l’amour de nous-même et la pleine acceptation de nous-même compte réellement. L’amour c’est le reflet de nous-même.

Le yoga, c’est la pratique pour savoir qui on est réellement, afin de se réaliser pleinement. Le yoga c’est la recherche de soi. La recherche sous-entend que quelque chose est déjà là. Finalement, on ne peut retrouver que les choses qui ont été perdues. Tant mieux, je l’étais et je le suis certainement encore un peu. Finalement, la vie, c’est de se chercher, d’essayer, un peu, tous les jours. Ce qui est important, c’est le chemin, pas la destination. Pour la première fois de ma vie, j’ai la sensation que je suis exactement au moment et à l’endroit où je dois être. 

 

J’ai décidé de répondre à mes propres attentes. 

Est-ce que j’aimerais être ma propre meilleure amie ? Grave. Pourquoi ? Indulgence, compréhension, fiabilité, …

Est-ce que j’aimerais être ma propre petite amie ? Hum, pas sûre. Pourquoi ? J’ai encore quelques points à travailler. Mais je suis sur le bon chemin. C’est en tout cas, mon objectif actuel.

 

LOVE & bye. 

 

élo.

 

Et toi ? Que penses-tu de toi ?

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Par e_vandenhende ELODIE VAN DEN HENDE